Dossier Sud Expert Plantes numéro 213
La République Démocratique du Congo est située au centre de l’Afrique. Elle est délimitée par neuf pays frontaliers et se compose de deux régions florales à savoir : la région guinéo – congolaise caractérisée par un important massif forestier comprenant une forêt dense ombrophile équatoriale et tropicale et la région soudano – zambézienne représentée par des formations herbeuses et des forêts sèches.
Plus de 40% de la flore de l’Afrique intertropicale se trouve dans notre pays. Cette richesse floristique mise en relation avec la diversité des sites écologiques montre que l’exploration botanique garde toute son importance en République Démocratique du Congo.
Cependant, il y a encore beaucoup à faire et les moyens matériels et humains s’avèrent d’ores et déjà indispensables pour constituer un Herbier National qui permettra à la RDC d’identifier la richesse floristique de son territoire dans toute sa diversité biologique.
Les formations végétales se conformant aux diversités climatiques du pays ont suscité la répartition des grands Herbaria dans trois provinces différentes. Il s’agit de l’herbarium du Jardin Botanique d’Eala (province de l’Equateur) qui a été conçu pour conserver les espèces de la forêt de la cuvette centrale, de celui du Jardin Botanique de Kisantu (province du Bas – Congo) conçu pour conserver les espèces de la savane méridionale et enfin l’Herbarium général de Yangambi (Province Orientale) qui centralise les collections de toutes les espèces végétales de toutes les formations végétales du pays et des environs.
L’Université Lovanium, actuellement Université de Kinshasa avait aussi monté un herbarium pour des raisons didactiques et de recherche, essentiellement pour la flore de Kinshasa et des régions environnantes.
Compte tenu des situations de troubles connues par le pays au cours de son histoire, après son accession à l’indépendance, les conditions de travail dans les différents Herbaria du pays sont médiocres, et il y a risque de pertes des échantillons conservés dans les différents phytothèques.
Toutefois, les ressources phytogénétiques qu’on y décèle constituent un héritage de l’humanité qui nécessite une gestion rationnelle et qui doit être accessible à toute la communauté scientifique tant nationale qu’internationale. C’est pour cela qu’il existe deux herbaria domiciliés à Kinshasa la capitale à savoir : la collection de l’université de Kinshasa ( UNIKIN) qui compte au moins 8.313 spécimens, repartis en 1546 espèces, 808 genres et 140 familles botaniques récoltées dans les environs de Kinshasa et la collection de l’Institut National pour l’Etude et la Recherche Agronomique (INERA) qui contient près de 21.100 spécimens, repartis en 3.130 espèces, 1521 genres et 222 familles récoltées dans toutes le provinces de la RDC et dans les pays limitrophes. Ces deux collections sont co-gérées avec la Faculté des Sciences à l’université de Kinshasa dans une même salle dénommée « HERBARIUM DE KINSHASA » qui constitue une mémoire scientifique vivante la plus accessible et la plus consultée tant par des professeurs, des étudiants que d’autres chercheurs nationaux et étrangers désireux d’entreprendre une étude sur l’un ou l’autre aspect du monde végétal de chez nous.
Toutefois, ces chiffres évoqués ne prétendent pas refléter la richesse totale de l’Herbarium, car un certain nombre d’échantillons sont encore indéterminés, mais ils sont suffisants pour servir de base à l’examen comparatif de quelques groupes systématiques. Il y a encore beaucoup d’écosystèmes qui n’ont pas encore été explorés, et ceux qui l’ont été, ils le sont depuis des décennies et nécessitent d’autres missions d’explorations récentes pour suivre l’évolution de la flore.
Depuis la rupture de la coopération structurelle avec la Belgique, cet Herbarium de Kinshasa et les autres Herbaria du pays fonctionnent difficilement, sans subventions ni frais de fonctionnement. Les conditions de conservation des exsiccata se détériorent de plus en plus faute des moyens pour assurer le traitement nécessaire pour une bonne conservation. En outre, les récoltes se font rarement, car les conditions de travail sont dérisoires. Faute de moyens, l’Herbarium de Kinshasa est complètement isolé, car il ne peut entretenir des relations de collaboration ni de coopération avec les autres institutions homologues du monde. L’Herbarium de Kinshasa est dans un état de « quarantaine scientifique » faute de moyens. Pour qu’il joue encore son rôle de grand laboratoire de la flore de la région de l’Afrique Centrale, il faudrait qu’il y ait une importante réhabilitation. C’est la raison d’être de ce projet.
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