Dossier Sud Expert Plantes 361
L’importance de ressources végétales naturelles ou cultivées n’est plus à démontrer surtout en milieu rural où, le plus souvent, elles jouent un rôle fondamental dans la survie et le développement des populations. En effet, les végétaux ont toujours profité et profitent encore aux populations rurales détentrices d’un patrimoine inestimable et qui bénéficient d’une grande variabilité de ressources biologiques utiles et bien souvent indispensables à leur survie à tout point de vue : médicinale, alimentaire, bois d’œuvre et de feu, perches etc. Parallèlement l’impact (positif et négatif) de leurs pratiques sur la végétation peut avoir des conséquences très importantes sur la durabilité des écosystèmes dans cette partie de l’Afrique de l’Ouest.
Ainsi, il nous a paru nécessaire de caractériser de manière quantitative et qualitative la relation qui lie l’environnement forestier avec les populations locales. Le présent projet de recherche vise donc, aussi bien à évaluer la diversité des espèces utiles et la relation entre la rareté/abondance d’une espèce végétale et son utilité pour les populations rurales qu’à sauvegarder tout un patrimoine et savoir-faire menacés. En même temps, une étude diachronique sur la conservation d’une part, de la phytobiodiversité et d’autre part, des savoirs traditionnels afférents à cette diversité biologique sera menée. Pour cette dernière, nous exploiterons les collections historiques conservées dans les Herbiers notamment celui de l’IFAN.
Créée en 1941 (5 ans) après l'Institut Français d'Afrique Noire (IFAN) (actuellement Institut Fondamental d'Afrique Noire), l’objectif principal de l’Herbier de l’IFAN, était la constitution d'une collection de toutes les espèces végétales de l'Afrique Occidentale Française (AOF), puis de toute l'Afrique francophone, ensuite de toute l’Afrique continentale et insulaire. Il centralisait donc l’essentiel des activités botaniques dans l’ancienne métropole française. Ainsi, de par son ancienneté et, les différentes expéditions botaniques qu’il a eues à accueillir, l’Herbier l’IFAN renferme des d’échantillons avec des informations sur les savoirs traditionnels africains. De ce fait, il constitue un potentiel phytogénétique et ethnobotanique des plantes de la sous-région. En effet, on y retrouve des collections historiques, issues des grandes missions d’inventaires, menées à l’époque dans toute l’AOF (Guèye et al., 2007). Ce fut le cas de la première « Mission d’étude de la pharmacopée indigène » menée entre 1935 et 1940 par Laffitte. La confrontation de ces données historiques avec celles recueillies dans le cadre de ce projet à l’aide d’enquêtes ethnobotaniques libres et semi-quantitatives, nous permettra d’estimer 60 à 70 ans après le niveau de préservation de la végétation et des connaissances autochtones.
mai 2007,
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