Dossier Sud Expert Plantes numéro 396
Les Podostemaceae sont l’une des familles de plantes les plus curieuses et les plus discrètes du règne végétal. Ce sont des herbes aquatiques annuelles, ressemblant parfois aux lichens, aux bryophytes… ou même tout simplement différentes de toute autre forme de plante connue. Elles sont attachées par des poils adhésifs aux rochers ou tout autre objet dur dans les eaux courantes des chutes et des rapides (Cook & Rutishauser, 2007). Dans l’état actuel des recherches, le Cameroun contient 37 espèces (réparties dans 11 genres) de Podostemaceae, soit l’équivalent de 13% des espèces connues dans le monde et 64% connues en Afrique et Madagascar (voir Cusset, 1987 ; Cook & Rutishauser, tom. cit. ; Ghogue et al., 2007). Ces chiffres font sans conteste du Cameroun le centre mondial de la richesse en Podostemaceae.
Les Podostemaceae sont des plantes essentiellement vulnérables : 53% des genres connus sont monotypiques ou presque et la plupart des espèces sont endémiques d’une aire géographique très restreinte (Cook & Rutishauser, tom. cit.). Au Cameroun, sur les 11 genres connus, 6 sont monospécifiques (Leiothylax, Letestuella, Zehnderia, Djinga, Winklerella, Tristicha), soit plus de 54% et environ 56% des espèces sont endémiques du pays. Vivant directement dans le courant, la vie des Podostemaceae est intimement liée à la qualité de l’eau et toute variation importante aussi bien physique que chimique de ce milieu leur est directement préjudiciable (construction des barrages hydro-électriques, agriculture intensive, etc.) (Quiroz et al., 1997 ; Odinetz-Collart et al., 2001 ; Ghogue et al., 2007).
Comment donc concilier nécessités économiques et de survie et protection environnementale ? Quels arguments présenter pour expliquer le bien-fondé de la protection du biotope exclusif des Podostemaceae (chutes et rapides) ? C’est pour contribuer à une meilleure connaissance de ce groupe vunérable et mal connu que nous avons mis en place cette équipe multidisciplinaire formée de botanistes, ethnobotanistes, chimistes.
Notre projet est donc un projet multidisciplinaire dont l’objectif est de prospecter au Cameroun dans les domaines aussi variés que sont la botanique, l’ethnobotanique, la chimie, et l’informatique, afin d’améliorer la connaissance sur les Podostemaceae, famille de plantes essentiellement vulnérable de part sa biologie, sa phytogéographie et son écologie. Le projet est formé de 4 équipes dont 6 chercheurs, 1 étudiant et 2 techniciens, soit au total 9 personnes.
http://www.systbot.uzh.ch/Personen/DoktorandInnen/Ghogue.html
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